UNIVERSITY of GLASGOW

The Corresponence of James McNeil Whistler

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Documents associated with: Exhibition organised by Le Journal, 1892
Record 2 of 2

System Number: 01034
Date: [February/March 1895?][1]
Author: [Antoine Ratier][2]
Place: [Paris]
Recipient: JW
Place: [Paris]
Repository: Glasgow University Library
Call Number: MS Whistler E22
Document Type: MsLc[3]


Cause entre Sir William Eden[4] et James McNeil [sic] Whistler.

Cause au profit de Mr Whistler

La réclamation de Sir William Eden, commence par un faux exposé des faits. Il attaque à cause d'un portrait[5] "commandé au prix de 2.625 frcs ou 105 livres anglaises, et payé d'avance["]. Ce que Monsieur Whistler dément entièrement[.] Les faits suivants montreront que Sir William Eden, dès le début de l'affaire n'eut jamais en vue qu'une exploitation en règle.

Après lecture, Monsieur Beurdeley[6] probablement considèrera que si, Sir William Eden poursuit, ce ne sera pas pour le portrait [p. 2] mais pour les 2.625 francs. S'il eut réclamé les 2.625 frcs cela ils lui eut eussentété rendus de suite. Actuellement la somme a été renvoyée par les avocats de Monsieur Whistler aux avocats de Sir William Eden, mais ceux-ci l'ont refusée et renvoyée.

En Juin 1892, Sir William Eden, écrivit à Monsieur Thompson[7], de la maison Goupil, lui demandant à savoir quel était le prix de Monsieur Whistler pour une tête et sur la réponse que le prix était 13.750 ou de 550 livres au [glaises?], ou 13.7 x 50 francs il répondit ce qui suit

Aix les Bains
5 Juin 1893

Monsieur Thompson

Merci pour votre lettre concernant les prix de Monsieur Whistler pour un [p. 3] portrait de Lady Eden[8]. Je reconnais et apprécie grandement les mérites de Monsieur Whistler, mais j'avais espéré que son prix pour une tête seule aurait été de beaucoup inférieur à 550 livres ou 13.750. En conséquence devant ce prix et en face de mes dépenses déjà énormes, je ne avec Mr Swan[9], je ne puis penser au portrait. Si vous étiez assez aimable pour m'envoyer l'adresse de Monsieur Whistler à Paris, j'essayerai de le voir à mon retour[.]

A vous sincèrement

William Eden.

P.S. Répondez-moi, je vous prie Hotel [sic] des trois Couronnes.

Monsieur Whistler ignorait entièrement ces préliminaires quoique depuis il ait trouvé [p. 4] dans ses papiers la lettre originale probablement envoyée par Monsieur Thompson[.]

Comme début, vers Décembre 1893, Monsieur George Moore[10] écrivit, puis alla voir Mr Whistler en faveur de son ami Sir William Eden et le priant de mettre de côté toute idée de gain et de faire par amitié pour lui, une esquisse légère de Lady Eden pour une somme nominale de 100 à 150 guinées.

("Une guinée est 21 shillings une livre est 20 shillings. Les honoraires des artistes et de tous les hommes de profession libérale sont payés et reconnus évalués en guinées, mais comme cette monnaie n'existe plus, les shillings additionnels sont reconnus évalués et ajoutés aux livres["])

[p. 5] Contre cet appel à sa bonté Monsieur Whistler n' ne était fut pas à l'épreuve et une entrevue eut lieu.

Le 7 Décembre 189[11]3 Sir William Eden, écrivit ce qui suit à Monsieur Whistler

4 Rue de Presbourg
Paris
7 Décembre 1893

Cher Monsieur Whistler

Vous devez avoir entendu parler de nous par notre ami mutuel, Monsieur Georges Moore. Voudriez vous être assez bon pour m'écrire un mot et me dire quand il vous serait agréable que Lady Eden et moi nous passions à votre atelier.

Sincèrement à vous.

William Eden.

Après une visite préliminaire avec Monsieur Moore et Lady Eden, un jour fut fixé pris pour [p. 6] une séance et Sir William Eden écrivit qu'il désirait être fixé quant au prix du portrait. Monsieur Whistler a égaré cette note. Monsieur Whistler répondit qu'il ne pouvait y avoir aucune arrière pensée sur le sujet, l'affaire ayant été arrangée avec entre Monsieur Moore et lui, Monsieur Whistler ayant promis de faire quelque chose de 100 guinées à 150 guinées. Sans aucun doute Sir William Eden a cette lettre. Il ne répondit pas et rien de plus n'a jamais été dit, concernant le prix.

Lady Eden posa plusieurs fois.
L'esquisse grandit sous les doigts habiles de Monsieur Whistler, et devint un magnifique petit portrait pour lequel selon ses prix habituels il eut pu demander [p. 7] raisonnablement quatre ou cinq cents guinées.
Le portrait fut exposé au Champ de Mars[12] et grandement admiré[.]
Tout le temps Sir William Eden avait exprimé sa grande satisfaction pour l'oeuvre de Monsieur Whistler.

Le 14 Février 1894 (Le jour de la Saint Valentin) eut lieu la dernière séance de pose et le soir même de son propre départ de Paris, Sir William Eden ayant passé de très bonne humeur tout l'après midi à l'atelier, tendit une enveloppe à Monsieur Whistler laquelle avec beaucoup de mystère il le pria de ne pas ouvrir jusqu'à son retour chez lui et qui contenait dit-il, dans un paroxysme de cordialité et de bonne camaraderie, [p. 8] "sa valentine[13]"

Après ceci, tout à fait content du succès du second acte de ce drame de l'exploitation, Sir William Eden prit congé et Monsieur Whistler en arrivant chez lui, tendit à sa femme l'enveloppe contenant l'expression de gracieuse satisfaction du Baronet. Elle l'ouvrit et lut ce qui suit

"4 Rue de Presbourg
Paris
14 Février 1894[14]

Cher Monsieur Whistler

Ci-inclus vous trouverez pour "votre valentine" un chèque de la valeur de cent guinées. Le portrait aura toujours pour moi une valeur inestimable, et se transmettra par héritage, aussi longtemps qu'il y aura des héritages[.]

Je me souviendrai toujours avec plaisir des moments [p. 9] passés pendant que vous le peignez et avec mes remerciements je reste

A vous sincèrement

William Eden["]

Dans cette lettre était un chêque de 100 guinées.
La transparence de cette manoeuvre, révelait immédiatement dans toute sa bassesse l'essai déloyal de la part de ce patron calculateur de l'art, d'achever sa victoire d' économieque.

Se réservant à lui-même de plus amples détails de sa réplique en action, Monsieur Whistler immédiatement lui fit la réponse suivante[15]

"110 Rue du Bac.
Paris
14 Février 1894

Mon cher Sir William

J'ai votre "Valentine". Vous êtes réellement "généreux, magnifique et je l'ai proclamé à qui voulait [p. 10] l'entendre vous dépassez tous ceux qui vous entourent

J'espère que ce petit tableau sera digne de nous tous, et je me fie à la promesse aimable de Lady Eden de me laisser ajouter au portrait les quelques dernières touches dont nous avons déjà parlé. Dans son rôle de modèle elle a été toujours si courageuse et si bonne.Mes bons souhaits pour votre voyage

A vous sincèrement

J Mac Neil Whistler["]

L'effet de cette missive sur ce "criminel" "généreux" Mécène fut tel que retardant ses chasses en Afrique il revint le lendemain matin à l'atelier

Monsieur Whistler, lui-même le reçut à la porte et lui exprima sa surprise heureuse de le revoir, lui qu'il croyait au coeur de l'Afrique et lui demanda à quelles circonstances [p. 11] il devait l'honneur de sa visite[.] Le baron, (pâle, chaussé de souliers de voyages bruns) affirma qu'il venait pour avoir une explication. Monsieur Whistler joyeusement le reçut et Sir William Eden, les mains pleines de papiers s'écria -"J'ai reçu une lettre que je ne comprends pas" -
- "De même que beaucoup d'autres" - répliqua Monsieur Whistler -
- "Une lettre peu polie", dit Sir William Eden avec agitation. -
- Impossible dit Monsieur Whistler, "je n'en écris jamais" -
Mais, dit le Baron, choisissant parmi ses papiers... - ["]vous avez écrit ceci" - et il lut de la lettre ce passage[:]
"Mon cher Sir William. "J'ai votre "valuation" évaluation, estimation ["] =
(Sir William Eden fit cette bévue de dire "valuation" pour [p. 12] "valentine" en lisant tout haut, bévue de laquelle Mr Whistler tira avantage, ainsi qu'on le verra plus tard)
Monsieur Whistler interrompit la lecture de la lettre, d'un rire convulsif
"Ceci est excellent continua Monsieur Whistler, mais ce n'est qu'une erreur "Votre Valentine", mon cher Monsieur, valuation est l'accident une chance du hasard! Vous m'avez envoyé "votre valentine" et je vous en ai gracieusement accusé réception."
- Mais continua Sir William Eden lisant de nouveau la lettre "vous êtes réellement "magnifique"!!! - "Cela me parait très insultant" -
"Bien" dit Monsieur Whistler toujours riant - "Ne l'êtes-vous donc pas?" -
"Et vous le proclamez à qui battez dépassez tout le monde (Et vous l'avez emporté sur toute la ligne - ) [p. 13] veut l'entendre" autour de vous continua le baron, lisant toujours la lettre - "Je n'ai aucun désir qu'on parle de battre de dépasser dépasser les autres[".]
- "Mais répliqua Monsieur Whistler comme sportsman, c'est une chance pour vous, mon cher Sir William" -
-" Vous paraissez vouloir insinuer Monsieur que j'ai été mesquin dans ma manière de traiter les affaires avec vous" dit Sir William Eden, ce à quoi Mr Whistler exprima la plus gracieuse surprise, celle de celui qui enfin verrait que l'on a essayé de l'exploiter, et qui regretterait de voir ainsi un colonel et un Baron s'être mis dans un pareil pétrin["].
"Je considère votre lettre comme très insultante" dit Sir William Eden - sur quoi, Monsieur Whistler regrettant que le Baron [p. 14] ait été pu être peiné de quelque manière que ce fut, lui offrit toute satisfaction qu'il pourrait désirer et lui affirma qu'il se mettait entièrement à sa disposition.
Monsieur Sir William Eden, se rappela alors que son voyage en Afrique devait se faire immédiatement, mais à ceci, Mr Whistler répliqua, qu'il l'attendrait[.]
Sir William Eden alors proposa que si son chêque n' avait était pas étésuffisant, il de donnerait à Mr Whistler une autre somme de 50 guinées (1300 frcs)[.] Mais Monsieur Whistler réservant ses propres tactiques refusa toute nouvelle rectification de l'erreur criminelle faite par le baronet qui à l'heure présente paraissait tout alarmé.
- "Ranger vos papier, Monsieur [p. 15] dit Monsieur Whistler, je ne veux pas être ennuyé d'autres détails, ce temps là est passé!" -
(Il pourra être allégué par les avocats de Sir William Eden que l'idée de Monsieur Whistler était d'avoir l'argent et de ne pas donner le portrait, mais si ceci eut été le cas, il aurait pris les 50 guinées et aurait quand même retenu le tableau)
-"Bien, dit Sir William, vous avez fixé vous même le prix de 100 guinées. Voici votre lettre et il commença à lire de la lettre de Monsieur Whistler à Monsieur Moore, la moitié seulement de la sentence concernant le prix, s'arrêtant à ces mots "100 guinées" et omettant par conséquent la dernière part à 150 guinées". Réellement cet homme Eden était capable de tout.
[p. 16] "Si nous en venons aux statistiques dit Monsieur Whistler, au moins soyons corrects, donnez moi cette lettre" - et la prenant il compléta la sentence et lut à haute voix "100 à 150 guinées" -
"Bien dit le noble exploitateur "Je sais que le portait est magnifique et que je suis heureux chançard de le posséder, mais c'est ma veine et un homme est bien fou un damné imbécile (sic) de payer une grosse somme pour une chose qu'il peut avoir pour une moindre" ? ? ? ?

Ce sentiment fut reçu avec beaucoup de satisfaction par Monsieur Whistler qui affirma que c'était très aimable de la part du baron, d'avoir traversé exprès tout Paris pour le lui communiquer, cela étant une chose nouvelle pour lui et qu'il n'avait jamais entendue [p. 17] exprimer auparavant et Sir William tout gêné ayant de nouveau demandé à Mr Whistler une explication de sa lettre, en reçut la réponse suivante - "Je n'explique jamais rien, mais si vous la montrez à quelques-uns des officiers de votre club, peut être que' quelques uns parmi les autres la comprendra" -

Sir William Eden était bien averti des prix de Monsieur Whistler par la lettre de Monsieur Thompson (Voyez lettre du 5 Juin 1893[16] à la maison Goupil) et avait tiré ses plans en conséquence usant de Monsieur Moore et de son amitié avec l'artiste pour abuser de la bonne nature de Monsieur Whistler.
Ayant réussi dans sa première combinaison en ayant obtenu [p. 18] de Monsieur Whistler de laisser de côté, toute idée de gain, il essayait maintenant par une ruse ingénieuse d'enlever à Monsieur Whistler le droit de fixer le prix de son tableau et de l'obtenir pour la plus infime somme possible. Il y arriva et sous l'apparence de gentillesse et à l'aide d'un enfantillage badin. Il essaya d'amener une situation embarrassée de fausse courtoisie la espérant que Monsieur Whistler ne saurait comment s'en sortir. En ceci le baron ne connaissait pas son homme?

Monsieur Whistler n'était pas l'homme duquel on put ainsi se jouer et il attendit de plus amples développements et une occasion de punir publiquement son offenseur. Les séances de Lady Eden n' [p. 19] étaient pas entièrement finies et elle lui écrivit ce qui suit le 30 Mars 1894[17].

Hotel Campbell
Avenue Friedland
30 Mars 1894

Cher Monsieur Whistler

Quand devrai-je venir poser ma dernière séance? N'importe quel jour après Lundi prochain me conviendra. Veuillez remarquer que j'ai changé d'adresse

Sincèrement à vous

Sybil Eden

A ceci, Monsieur Whistler répondit ce qui suit[:]

110 Rue du Bac

Chère Lady Eden[18]

Je n'ai certainement pas oublié votre aimable promesse de me donner une autre petite séance et j'ai l'intention de vous écrire bientôt pour prendre un rendez-vous.

[p. 20] J'ai été surchargé de travail, maintenant bientôt fini, et quand j'en serai tout-à-fait débarrassé, j'ajouterai les quelques retouches nécessaires à votre portrait. cela [sic] pourra parfaitement se faire en une seule après-midi.

Monsieur Whistler ne désirait pas que Lady Eden paraisse dans la querelle. Il remit à ses banquiers la "Valentine" de sir William, c'est à dire 100 guinées et attendit. Il était désireux de voir ce que sir William Eden ferait. Si'il avait pu croire on prétendait que Monsieur Whistler avait consenti au prix en ne pas renvoyant immédiatement les 100 guinées, la réponse était est qu'il n'y eut avait pas de prix fixé Monsieur Whistler seul pouvant le fixer et le baron sportsman lui ayant joué le tour de ne pas [p. 21] lui laisser l'occasion de le fixer ainsi que cela vient d'être démontré.

Ceci était donc la "Valentine" que Monsieur Whistler soigneusement mit de côté pour la produire en temps et heure, comme preuve des jolis moyens employés par ce noble patron dans sa carrière accidentée

D'après un point de vue légal si le tableau avait été délivré sans plus ample revendication, alors seulement on aurait pu croire que le prix avait été convenu et accepté. Ce n'est pas l'habitude de payer le prix total d'un tableau avant qu'il ne soit délivré. L'usage est d'en payer une partie avant d'en prendre possession. Donc la présomption que le paiement fait, représentait le prix total ne peut être accepté, [p. 22] (l'usage étant tout le contraire) de ce qui a été fait.

Que Sir William Eden se soit aperçu qu'il a fait une grossière maladresse et qu'il ne se soit pas adressé en ce cas cette fois-ci à celui qu'il fallait, cela est surabondemment prouvé par son essai irréfléchi de réparer l'affaire dès le lendemain matin à l'atelier de Monsieur Whistler en lui offrant un nouveau chêque de 50 guinées. Monsieur Whistler refusa. Ses intentions étaient autres.

Monsieur Whistler a été servi par la Fortune en ce sens que l'exposé réel des faits qu'il désirait ardemment, se fait devant le Tribunal de Paris si réputé pour son esprit clair et dégagé, où la loi et l'art peuvent se rencontrer et être compris et où la question de [p. 23] se bien ou mal comporter peut être estimée dans toute son importance.

Monsieur Whistler exposa le portrait au Champ de Mars. Mais le nom de Lady Eden ne fut pas imprimé au catalogue. Il fut appelé "Portrait brun et or de Lady E.["]

Monsieur Whistler ne demanda jamais à Lady Eden la dernière séance de pose. Il trouva qu'il pouvait se passer d'elle. Et ici nous arrivons au second faux exposé du baron. Il dit que le tableau avait été payé d'avance, cherchant clairement à donner au Juge l'idée que Monsieur Whistler avait déjà en poche l'argent, avant qu'il ne pose son pinceau sur la toile. Indiquant par cela que le prix avait été accepté dès le commencement [p. 24] attendu que, le chêque en question "(Valentine ou non) avait été donné à Monsieur Whistler le jour où Lady Eden donnait sa dernière pose

Le 20 Juillet 1894[19], Lady Eden écrivit ce qui suit à Monsieur Whistler

Villa Dinardaire
Dinard
20 Juillet 1894

Cher Monsieur Whistler

J'ai appris que l'exposition du Champ de Mars était fermée, je vous écris donc pour vous prier de bien vouloir donner des ordres afin que mon portrait soit emballé et envoyé à l'adresse ci-dessus, ce dont je vous serai bien obligée

Croyez moi, sincèrement à vous

Sybil Eden

A ceci, Monsieur Whistler répondit courtoisement et légèrement, qu'il se proposait [p. 25] de garder encore pendant quelque temps le portrait. Naturellement il ne désirait pas entrer en controverse avec la dame.
Monsieur Whistler n'a pas la copie de cette lettre, mais sans aucun doute la partie adverse la produira.

En Novembre 1894 des démarches au tribunal furent commencées par Sir William Eden qui affirma que 105 livres étaient le prix convenu pour le portrait qu'il réclamait, le tableau ayant été payé d'avance.

L'idée Le but de Monsieur Whistler était maintenant atteint. La chose serait rendue publique de la manière la plus efficace et maintenant alors Monsieur Whistler remit à l'instant le total de la fameuse [p. 26] "Valentine" à ses avoués Messieurs Georges et William Webb, 11 Austin Friars Londres pour donner à Messieurs Watkins Baylis et Cie, avoués de Londres, avoués de Sir William Eden. Le 9 Novembre, ils écrivaient à Messieurs Watkins Baylis, ce qui suit

11 Austin Friars E. C.
9 November 1894[20]

Messieurs,

Suivant instructions reçues par Monsieur Whistler nous vous renvoyons 105 livres que Sir William Eden a payées. Monsieur Webb, n'ayant pas trouvé aujourd'hui chez vous la personne s'occupant de cette affaire, retournera chez vous lundi.

Sincèrement à vous

Ges et Wm Webb
Messieurs Watkins Baylis et Cie
11 Sackville street. Piccadilly W

[p. 27] Messieurs Watkins répondirent ce qui suit

11 Sackville Street W.
10 November 1894[21]

Messieurs.

Sir W. Eden et Whistler

Nous avons reçu votre lettre du 9 courant et nous écrivons à son sujet à nos agents de Paris. Comme nous ne pouvons recevoir d'eux aucune nouvelle avant Mardi, nous vous prions de différer votre visite jusqu'à Mardi après-midi ou Mercredi matin

Sincèrement à vous

Watkins Baylis
Messieurs Webb.

Le 14 Novembre, Messieurs Webb écrivaient à Messieurs Watkins ce qui suit

11 Austin Friars E.C
14 Novembre 1894[22]

Messieurs

Monsieur Whistler et Sir W. Eden

[p. 28] Ci-inclus se trouve votre chêque [sic] de 105 livres que nous aurions dû vous envoyer lundi, mais lequel sur votre demande nous avons gardé jusqu'à aujourd'hui

Veuillez, je vous prie nous accuser réception de l'envoi et

Sincèrement à vous

Ges et Wm Webb
Messieurs Watkins Baylis et Cie
11 Sackville street. W.

Messieurs Watkins Baylis le 15[23] répondirent de la manière suivante

Nous vous renvoyons le chêque de 105 livres reçus ce matin avec votre lettre, Sir William refuse de l'accepter et comme vous n'ignorez pas sans doute qu'il a intenté un procès à votre client de Paris pour l'obliger à livrer le tableau que Sir William a acheté et payé.

[p. 29] Vous avez mal lu, notre lettre du 10 courant. Nous ne vous disions pas d'attendre jusqu'à hier pour envoyer le chêque mais de remettre votre visite jusqu'à Mardi ou Mercredi moment auquel nous espérions avoir reçu des instructions.

Messieurs Webb, le même jour, répondirent ce qui suit:

11 Austin Friars. E. C
15 Novembre 1894[24]

Messieurs,

Le chêque de 105 livres que vous nous avez renvoyé est arrivé exactement

Nous n'avons pas voulu dire que vous vous étiez arrangés pour recevoir le chêque Mercredi, car nous avons parfaitement compris votre lettre

Il est probable qu'après un peu de réflexion, votre client changera d'avis et [p. 30] acceptera les 105 livres. Nous vous serons très - obligés de bien vouloir communiquer avec nous sur ce point d'ici quelque temps, disons une quinzaine

Sincèrement à vous

Ges et Wm. Webb
Messieurs Watkins Baylis et Cie
11 Sackville Street. W.

Le 17[25] Messieurs Watkins Baylis répondirent ce qui suit

Nous avons bien reçu votre lettre du 11 courant et nous communiquerons son contenu à notre client

Postérieurement le 12 Décembre 1894[26] Messieurs Webb se rendirent chez Messieurs Watkins et leur offrirent encore le montant du chêque qui fut refusé[.] Donc la position est supposée être celle-ci par rapport [p. 31] à la Cour, mais pour de plus amples informations instructions de Monsieur Beurdeley, nous l'informons du fait important que le portrait de tableau comme portrait de Lady Eden n'existe plus. Monsieur Whistler a effacé le portrait et a repeint sur la toile un autre portrait

Donc, récapitulons

Monsieur Whistler montre que les affirmations du baron dans sa plainte, sont fausses
que le baron a essayé de une exploitation et n'a pas réussi.
Qu'il n'y eut jamais de prix fixé
Que le tableau n'a pas été payé
Et que le portrait pour lequel a eu lieu tout ce litige [p. 32] n'existe plus.
Que le Baron n'a pas perdu sa "Valentine["], car l'argent est ici deposé entre les mains de l'avoué pour lui payer etre rendu (si toutefois, Monsieur Beurdeley le le tribunal le juge convenable[)].
Que le Baron est exposé au tribunal central du monde entier!


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Notes:

1.  [March 1895?]
JW's dispute with Eden over possession of Brown and Gold: Portrait of Lady Eden (YMSM 408) started on 14 February 1894, when, with the picture seemingly nearing completion, Eden sent JW a 'Valentine', a cheque for 100 guineas. JW thought this inadequate, and claimed that the work was incomplete and he was dissatisfied with it. He refused to hand over the portrait, on the grounds that it was the artist's right to withhold a picture in such circumstances. When Eden instituted legal proceedings in November 1894 in order to retrieve the portrait, JW returned all monies that had been paid to him. The Eden v. Whistler trial opened at the Civil Tribunal on 6 March 1895. At that time Howells was in Paris and attended the sittings in court. The verdict on 13 March went against JW, who appealed to the Cour de Cassation who gave the verdict in JW's favour in August 1895. Eden then appealed and the case dragged on for years. It was decided in JW's favour on 2 December 1897, and finally settled in 1900, again, in JW's favour. This document probably relates to the initial lawsuit but might date from JW's appeal.

2.  Antoine Ratier
This may have been prepared by Antoine ('Antony') Ratier (b. 1851), lawyer and politician [more].

3.  MsLc
Written in an unknown hand.

4.  Sir William Eden
Sir William Eden (1849-1915), painter and collector [more].

5.  portrait
Brown and Gold: Portrait of Lady Eden (YMSM 408)

6.  Beurdeley
Paul Beurdeley (1842-after 1902), advocate at the Cour d'Appel, Paris [more].

7.  Thompson
David Croal Thomson (1855-1930), art dealer [more].

8.  Lady Eden
Lady Sybil Frances Eden (1867-1945), née Grey [more].

9.  Swan
John Macallan Swan (1847-1908), animal painter and sculptor [more].

10.  George Moore
George Moore (1852-1933), novelist and art critic [more].

11.  7 Décembre 1893
#13670.

12.  Champ de Mars
4th Exhibition, Société Nationale des Beaux-Arts, Paris, 1894 (cat. no. 1187) as Brun et or; - Portrait de Lady E.

13.  sa valentine
JW to Sir William Eden: 'I have your Valentine - You really are magnificent! - ', 14 February 1894, #02688.

14.  14 Février 1894
#02687.

15.  la réponse suivante
#02688.

16.  lettre du 5 Juin 1893
#13669.

17.  30 Mars 1894
#11017.

18.  Chère Lady Eden
#13671.

19.  20 Juilliet 1894
#13672.

20.  9 November 1894
#13673.

21.  10 November 1894
#13674.

22.  14 Novembre 1894
#13675.

23.  le 15
#13676.

24.  15 November 1894
#13677.

25.  Le 17
#13678.

26.  12 Décembre 1894
Not located.